Pays produisant le plus de bio : quel est le leader mondial dans cette catégorie ?

En 2022, l’Australie totalise plus de 35 millions d’hectares certifiés bio, soit près de la moitié des terres cultivées en agriculture biologique dans le monde. Ce chiffre contraste avec la faible part des produits bio australiens consommés localement, la majorité étant destinée à l’export.

L’Espagne, premier producteur bio de l’Union européenne, s’impose par la croissance rapide de ses surfaces et l’essor de ses filières d’exportation, tandis que plusieurs pays d’Amérique latine gagnent du terrain grâce à des stratégies d’intégration régionale. L’Afrique, longtemps absente des classements, affiche désormais des dynamiques inédites et des ambitions renforcées.

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Panorama mondial : où en est l’agriculture biologique aujourd’hui ?

Le secteur bio ne cesse de battre des records. Près de 135 milliards d’euros : voilà le poids du marché alimentaire bio mondial d’après les dernières analyses. Cette progression, portée par des consommateurs de plus en plus soucieux de ce qu’ils mettent dans leur assiette, s’accompagne d’une extension fulgurante des surfaces agricoles dédiées à l’agriculture biologique, qui ont franchi le cap des 96 millions d’hectares à travers la planète.

En Europe, la part du bio dépasse désormais 16 % des terres cultivées. Mais l’Australie joue dans une autre catégorie : avec près de 35 millions d’hectares certifiés, elle fait figure d’exception, loin devant l’Argentine, l’Espagne ou les États-Unis, qui composent le reste du peloton de tête. Chacun de ces pays avance avec ses propres leviers : certains misent sur l’export à grande échelle, d’autres sur la valorisation locale.

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La consommation de produits bio se diversifie d’année en année. Les fruits et légumes restent les grands favoris, suivis par les produits laitiers, les œufs et les céréales. Face à une clientèle toujours plus attentive à la qualité des produits, les réseaux de distribution s’adaptent : magasins spécialisés, grandes chaînes, plateformes de vente en ligne… Tous cherchent à capter ces nouveaux consommateurs.

Le profil des acheteurs évolue : plus jeunes, plus urbains, en quête de transparence et de traçabilité, ils imposent leurs exigences. Les producteurs et distributeurs, stimulés par cette mutation, réinventent leurs offres et ajustent leur communication. Cette vague de renouveau façonne désormais l’ensemble du secteur à l’échelle mondiale.

Quels pays dominent réellement la production bio à l’échelle internationale ?

La production bio mondiale révèle une géographie où l’inattendu côtoie l’évidence. L’Australie occupe le sommet avec près de 35 millions d’hectares de surfaces agricoles consacrées à l’agriculture biologique. Ce résultat hors norme s’explique par la prédominance de vastes élevages extensifs, quasiment tous certifiés bio, dont la production vise avant tout l’exportation. Dans cette course, aucun pays ne rivalise : l’Australie s’impose comme le géant incontesté du secteur biologique.

Derrière, on retrouve l’Argentine et l’Espagne, chacune dépassant la barre des 4 millions d’hectares. L’Argentine, moteur du bio en Amérique latine, s’est spécialisée dans les grandes cultures, céréales et oléagineux partant majoritairement à l’international. L’Espagne, quant à elle, capitalise sur la variété de ses terroirs pour proposer des fruits et légumes biologiques appréciés dans toute l’Europe. L’Italie, pionnière en la matière, approche les 2,3 millions d’hectares, misant sur la valorisation locale et l’excellence de ses produits.

Voici les chiffres qui témoignent de la domination de ces pays sur la scène mondiale du bio :

  • Australie : 35 Mha
  • Argentine : 4,1 Mha
  • Espagne : 4,1 Mha
  • États-Unis : 2,8 Mha
  • Italie : 2,3 Mha

Au niveau européen, l’Union européenne regroupe plus de 17 millions d’hectares certifiés, résultat d’une politique volontariste et d’une forte appétence des consommateurs. France, Allemagne et Autriche tirent cette dynamique vers le haut. Ailleurs, la Chine et les États-Unis, avec des surfaces plus modestes, pèsent lourd grâce à la puissance de leur distribution et à la structuration efficace de leurs filières. Ainsi se dessine le visage du bio dans le monde, à la croisée des héritages agricoles et des innovations les plus récentes.

L’Espagne et l’Amérique latine : entre dynamisme, défis et spécificités du marché bio

L’Espagne s’est imposée comme une référence sur le marché bio européen. Avec plus de 4 millions d’hectares consacrés à l’agriculture biologique, elle se place en tête du continent. Les fruits et légumes produits sous le climat généreux de l’Andalousie ou de la Murcie approvisionnent aussi bien les magasins locaux que les rayons des supermarchés d’Europe du Nord. La pluralité des terroirs espagnols permet une rotation efficace des cultures et des récoltes reconnues pour leur qualité, ce qui renforce la notoriété de ses produits alimentaires bio.

En Amérique latine, l’Argentine et le Brésil mènent la danse. L’Argentine, avec ses immenses plaines, exporte l’essentiel de sa production bio, principalement des céréales et oléagineux. Le Brésil, quant à lui, parie sur un marché intérieur en pleine effervescence, soutenu par des initiatives locales qui encouragent la conversion de l’agriculture conventionnelle au modèle bio. Les produits issus de l’agriculture latino-américaine séduisent par leur diversité et leur qualité.

Il faut toutefois reconnaître que le marché bio dans ces régions fait face à plusieurs écueils. Les coûts de certification, souvent élevés, freinent de nombreuses petites exploitations, tandis que le manque d’infrastructures pour la distribution et la transformation freine la valorisation locale. Pourtant, la pression de la demande internationale encourage l’innovation et pousse ces pays à renforcer leur place parmi les poids lourds de la production bio à l’échelle planétaire.

Partout sur le globe, le bio avance à sa manière, entre défis logistiques et promesses de nouveaux équilibres. Demain, la carte mondiale de l’agriculture biologique pourrait bien réserver d’autres surprises. Qui prendra la tête de cette course, et surtout, pour quels modèles de consommation ?